Translate

Rechercher dans ce blog

vendredi 24 septembre 2010

Guyane Française du 25 Mars au 4 avril 2006

Petit à petit, je vais transférer les reports à l'étranger sur One Love Fishing.

Certains d'entre-vous les ont déjà lus puisque certains reports ont quelques années déjà, pour d'autres ce sera la découverte de ma façon d'appréhender les voyages à l'ancienne dans les forêts tropicales humides. J'adore ce type de biotope qui est beaucoup plus riche que les nôtres en France. La raison principale, c'est que ces écosystèmes n'ont pas subi les glaciations avec les extinctions d'espèces que cela a engendré par le passé.
Je pêche toujours à l'étranger, puisque je ne me déplace jamais sans mon matos, mais la pêche n'est jamais la raison principale de ces voyages pour l'instant. Je garde toujours la frustration de sortir mon matos quand je peux, quand le voyage et les objectifs me laissent le temps.
Voici un premier report en Amazonie, ici en Guyane Française. Les reports qui suivront seront : Guyane 2e édition, Jamaïque, et Bornéo.


Le contexte :


Mon père fait des raids sportifs et se préparait à partir pour le "Raid Amazonie", une course à pied en Guyane de 104 km en 5 étapes, qui a eu lieu du 25 mars au 4 avril 2006.
3 jours avant de partir, l'organisateur l'appelle en panique en lui disant qu'un membre du staff s'est désisté et qu'il est en galère................j'étais à côté du téléphone a ce moment là

Etant habitué à partir dans des pays à risques sanitaires, j'avais déjà tous les vaccins nécessaires (fièvre jaune, typhoïde, hépatites, ...). Juste le temps de préparer mon sac, ...et mon matos de pêche.

Le matos :

- 1 canne monobrin (jighead 180 mitchell), moulin symètre 2500 (shimano) garni de tresse XDS 13 ou 17 centièmes je sais plus
- 1 canne a keerp Zebco 3,60m avec un moulin Daiwa regal X garni de nylon asso 50 centièmes (pas terrible, mais j'avais rien d'autre)
- les boîtes de leurres + quelques hameçons et plombs (dont je ne me suis pas servi, mais on sait jamais)
Comme je pars souvent dans des conditions difficiles, le matériel est à rude épreuve. Je ne sais jamais à quoi m’attendre, et donc j’ai pour habitude de prendre du matos qui ne craint rien. Il y a souvent des transports en avion, en bus, en voiture, en pirogue

De l'arrivée a Cayenne, nous prenons le Bus, direction Saint-Laurent du Maroni pour s'adapter au décalage horaire pendant 1 jour 1/2
Ni une ni deux, dès que les affaires sont posées, je file vers le Maroni (la pêche était fermée en métropole, j'en pouvais plus)

J'attaque direct au topwater : pops, sticks, buzz, ...tout y passe mais rien n'y fait à part une petite attaque derrière un popper (bubble pop, R2S)

Je décide de mettre un Walker shad de R2S (décidément), je le ramène en quelques twitches, bim ! , légère résistance, ...puis plus rien...je remonte ça



Je continue donc aux leurres souples, ....même topo avec des worms hart, des shads divers, sandras, et autres vieux leurres.......je ne prendrais plus rien ce soir là.

Le lendemain, l'organisateur me présente le staff avec qui je partirais en forêt profonde pendant 1 semaine

John :



Marina : (un attelle, ou singe araignée apprivoisée et en liberté totale, sauf sur la pirogue où elle faisait plein de bêtises : chourer la casquette, prendre les bouteilles d'eau, attraper les lianes, ...)



et on part en pirogue pour construire un carbet pour accrocher les hamacs des coureurs en pleine forêt, avec du riz, du rhum, quelques légumes, un bon couteau, quelques rations de survie de l'armée sur la fin, et mon matos



A force de me faire couper la queue des leurres, je finis par mettre des ondulantes...pour voir



C'était eux les coupables !




On s'était arrêtés dans un village, et les enfants ont clairement halluciné sur le moulinet (ça change du bâton et du fil, ils sont fous ceux-là, ...et les leurres je vous en parle même pas !!)



Le lendemain, 6h du mat', la pirogue est longue à partir, j'enchaine direct quelques piranhas en attendant....



Ensuite, on arrive en forêt profonde (je résume, mais on est parti a 7h, pour arriver vers la fin d'aprèm' après un sacré coup de chaud, avec ou sans casquette !)
Là, direct dans l'ambiance, les fils du rasta vont poser les filets pour manger le lendemain. En attendant ils me déposent sur une mini plage de 10m de long et 1,50m de large sur un affluent du Maroni, ...ils viendront me chercher 45 minutes plus tard avec quelques piranhas, 3 aimaras décrochés (quel naze, c'est pas le moment de louper les poissons !).....et toujours pas de peacock (sauf une attaque tellement violente que ni le supraflex 9 kg, ni la tresse n'ont enquillé...casse immédiate , ultra violent)

Les perroquets volent au dessus de nos têtes, un jaguar "miaule" tout près des hamacs (accrochés direct dans les arbres, avec les affaires hissées en hauteur, rien au sol, chaussures comprises), un "cochon bois" (pécari à collier) vient nous rendre visite, ainsi qu'un tapir qu'on avait attiré en sifflant........un bestiau de 250kg se pointe (je savais pas que c'était si gros)
Nous n'avions qu'un fusil datant de la guerre de 14 et....6 cartouches, au cas où

J'ai évité de prendre des photos dans cette zone car John le rasta m'a dit de me méfier des orpailleurs Brésiliens, c'était dangereux pour nous, et en réalité le danger en forêt c'est eux, pas les bestioles qu'on peut imaginer...

Les coureurs allaient arriver, et sur la fin du voyage.......enfin les beaux poissons
Je mets l'ultime cuiller tournante de ma boîte, je ne pensais même plus en avoir !
Je lance, ramène sur quelques mètres...et grosse pêche dans la canne qui se plie en deux en chouinant, ...je vois arriver ça :





une Gymnote !!! Harponnée par la queue (les rastas me disent qu'il connaissent très peu, ça ne mord jamais a la canne, ils hallucinent)



Une misère pour la décrocher avec 2 bâtons sans se faire électrocuter, puis je la relâche naturellement...............là j'ai fait ma plus grosse bêtise, les rastas m'ont boudé toute la journée en disant qu'on avait rien à bouffer, et qu'ils en avaient marre de manger des pirayes (nom local du piranha). J’ai eu le temps de me faire les réflexions philosophiques sur le No-Kill ce jour là. Relâcher son poisson, c’est extra et c’est notre mentalité en France. En revanche, il faut toujours garder à l’esprit que c’est un luxe que certains ne peuvent pas se permettre !

Je vais donc pêcher un peu plus loin, et décide de sortir nos leurres habituels, ...c'est le Bevy Shad qui s'y colle



Big patate dans la canne, et je sors eeeeennnfin.........un peacock bass





Trop heureux, je vais calmer le coup de chaud que je viens de prendre




Les coureurs arrivent, et je leur lance en rigolant "ceux qui ont des a priori sur la pêche peuvent venir essayer, vous allez vous éclater et certainement revoir votre opinion !!"

Un gars essaye, prends du poisson direct, et est enchanté !





Super bilan donc, super trip ! J'aurais aimé des peacocks un peu plus gros, mais je n’étais pas équipé, ne connaissais pas les zones, pas de guide de pêche, pas les leurres adaptés......, mais un pur régal tout de même, ...j'y retourne dès que possible, et j'aurais pris le temps de me renseigner à l'avance, là c'était super short !

6 commentaires: