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samedi 3 juillet 2010

Restauration des berges : Les fascines vivantes




Devant chez moi, le chemin qui longe l'Oise avait tendance à s'éroder avec les années si bien qu'il y avait un passage particulièrement casse-gueule surtout les jours de pluie. Ce chemin a été fermé pour restaurer la berge, et assurer la sécurité des promeneurs.

Au début, j'ai vu une grosse barge qui s'est calée juste devant le ponton, et ils arrachaient tous les arbres, l'hallu ! J'imaginais déjà le pire, un bad quai bétonné sans vie sur mes spots...

Une fois que la terre était à nu, et que les arbres ont été éssouchés...ils ont commencé à positionner des gros cubes en grillage, remplis de pierres. C'était plus que moche, mais je me consolais en me disant que les écrevisses viendraient coloniser la zone.

Et finalement, ils ont fait un super travail respectueux de l'environnement : mise en place d'une fascine vivante (ça va faire à bouffer pour les castors, ...ouais je sais y en a pas...encore, on peut rêver !).






Si je regardais les panneaux au lieu d'être concentré sur les chevesnes embusqués, j'aurais remarqué ça (plus c'est gros et devant les yeux moins on le voit nan ? ok ok...)


Heureusement qu'ils ont fait ça parce que j'ai la chance d'avoir une ripisylve à peu près sauvage composée en majorité d'Aulnes glutineux (Alnus glutinosa), de Frênes (Fraxinus excelsior), de Peupliers (Populus sp.), d'Erables sycomores (Acer pseudoplatanus), et plus en retrait de la rive, on y trouve essentiellement des aubépines et des peupliers.

Quelques semaines après sa mise en place, la végétation reprends le dessus progressivement. Les bourgeons de saule donnent naissance aux premières branches dès l'enracinement, et la zone enherbée commence à pousser.








Et voilà ! Il n'y a plus qu'à laisser la nature faire son taf. La berge est sécurisée, c'est esthétique (du moins ça va le devenir !), et c'est respectueux de l'environnement.

Voici un excellent exemple de restauration de berges pour ceux qui voudraient s'en inspirer pour leurs spots érodés.

Concrètement, le coût des travaux s'est élevé à 51 000 euros.

- 80% de cette somme a été financée par : Le Conseil Général du Val d'Oise, la Région Ile de France et l'Agence de l'eau Seine Normandie.
- 20% ont étés financés par l'Agglomération.

Il faut savoir que ce sont de gros travaux, mais que c'est réalisable sur nos cours d'eaux, étangs et lacs avec les moyens du bord également.

Il suffit de réunir une équipe, d'avoir plein de futures boutures de Saule et de la motiv' !
On enfonce les pieux sur 1/3 de leur longueur (taillés en biseau pour une plus grande surface d'enracinement)entre 50 cm et 1m de profondeur (futurs saules vivants) avec un maillet, puis on les taille. Ils ont un diamètre d'une dizaine de centimètres et sont espacés de 60 cm environ.
Ensuite on tresse des longues branches entre ces piquets.

Cette "palissade" si on peut dire, est perméable et va permettre l'accumulation des sédiments au fil du temps. Les racines de saule viendront compléter la solidification et le maintien de la berge. Ca pousse très facilement, il n'y a pas besoin de rajouter des hormones de bouturage comme sur certaines espèces végétales qu'on souhaiterait multiplier.

Le géotextile (en jute ou en coco généralement) servant à maintenir cette mise en place va se biodégrader pour laisser place à une végétalisation naturelle

Si ce travail est fait correctement, il n'y a pas ou peu d'entretien des berges (surveiller les ronces dans un premier temps par exemple). On considère qu'un entretien tous les 10 ans peut être envisagé, mais pas forcément.

On peut également tailler les saules en "têtard".
Un saule Têtard, est un saule qui subit une coupe franche

Dans ce cas là, il faut effectuer un recepage total (coupe) tous les 3 ans dans les premières années. Ensuite ce sera tous les 10 ans.
A terme, le saule "Têtard" va se creuser, son tronc va se fendre et ainsi créer des caches, des lieux de nidification pour diverses espèces d'oiseaux dont les peu courantes chouettes chevêches par exemple.

La période idéale pour réaliser une fascine vivante est le mois de Mars pour une reprise rapide des saules et permettre une végétalisation correcte.

5 commentaires:

  1. Bonjour,

    Ce commentaire est probablement peu habituel pour vous. Je vous écris car je suis étudiant, je termine une formation d'ingénieur en horticulture. Je suis en train d'écrire mon mémoire de fin d'études à propos du génie végétal, je traite donc, entre autres, de l'aménagement des berges de cours d'eau. Je souhaiterais illustrer mes propos par une image. Je suis particulièrement intéressé par votre photo, la première en haut de cet article. Il existe beaucoup d'images de ce type sur internet, mais la vôtre est particulièrement belle et la résolution est très bonne. Je voudrais donc savoir si vous m'autoriseriez à utiliser cette photo pour mon mémoire. Si vous êtes d'accord, merci de me préciser l'endroit où elle a été prise (la commune) et la date, ainsi que votre nom, pour que je puisse noter correctement la référence. Vous pouvez me répondre à cette adresse : ant.marquet@gmail.com

    Bien cordialement,

    Antoine M.

    PS : si vous le pouvez, ne publiez pas ce commentaire. C'est le seul moyen que j'avais de communiquer avec vous.

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  2. Bonjour

    Désolé, je n'avais pas vu le commentaire. Oui bien sûr, pas de souci pour utiliser la photo même si je pense que ma réponse est un peu tardive...

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  3. tres beau travaille de refaire les berges en matiere naturel si je puis dire car ici dans le nord le canal de la sambre a était refait avec des grosse tole de chantier et il non meme pas replanter un seul arbre ni replanter de nénuphars qu ils ont detruis,ensuite ils viennent dire qu ils ont investient pour le bien de la nature ,de qui se moque t ont . piette lillian

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